We’re here. Don’t play with us

Parfois, j’ai tellement envie d’enlever cette bague, d’aller au soleil et de tout arrêter, mais j’ai la conviction que j’ai encore des choses à savoir, à connaitre, à oublier. Cette facilité à oublier est un calvaire aussi bien que c’est salvateur. C’est un moyen de ne pas avoir encore plus de choses dans l’esprit mais aussi un bon nombre de questions !
Je ne me souviens presque pas d’où je viens, ça dépend des moments, mais en général, je n’arrive pas à me souvenir. Je ne me souviens plus de mes parents, de ma vie humaine, de mes débuts en tant que vampire. Je ne me souviens plus de qui m’a transformé, un vague souvenir de sang, de tuerie. Elle doit savoir, elle, je le sens. Parfois, je me demande s’il n’est pas possible qu’elle garde volontairement des souvenirs pour me rendre encore plus folle. Parfois je craque, je sature, je vais tout plaquer, mais lorsque ça arrive, elle prend le dessus et ça, je ne veux plus.
Nous, elle et moi s’entend venions de faire une alte dans cette bourgade pittoresque qu’est Mystic Falls. Je voulais faire toutes les villes du monde pour tenter de trouver une solution, une fois finis, je pars simplement, elle toujours présente… Je ne peux pas faire ma vie sans elle et je ne peux pas mourir, elle m’en empêcherait. J’aimerais tellement que l’on me soigne, que l’on arrête ce calvaire !
Aujourd’hui, c’est elle qui a le dessus et ce, depuis notre pseudo sommeil.
Je suis le côté sombre de ce corps et c’est tellement jouissif de détruire cette pauvre petite chose. Aujourd’hui, j’ai soif, j’ai envie  de tuer, de sang, j’avais envie de m’amuser. Sortant de notre chambre d’hôtel où l’envie de tuer le moindre humain présent me taraude, je me dis qu’il faut être plus fin. Si quelqu’un disparait, on ira voir les nouveaux et je ne veux pas que ce corps est des soucis.
Dans la ville, il est facile de trouver une proie. J’en trouve une, une femme douce et gentille. Frêle et humaine. Je prends soin de ressembler à Saurina, la gentille, la douce, la tendre et stupide femme. Je l’attire dans un coin, elle me suit, comme si de rien n’était. Une fois à l’abri des regards, prêt de la forêt, je n’hésite pas et plante mes crocs dans sa gorge. Son sang est tellement bon, délicieux, un plaisir.
Avant que ça ne se termine, elle reprend le dessus  et commence une joute oratoire inutile.
- Stop ! Arrête de faire ça !
La douce Saurina commence à râler, à se plaindre. Tandis que l’autre, veut tuer, veut détruire.
- C’est tellement drôle. Regardes son corps, elle va mourir…
- Qu’est-ce ça t’apportes ?
Un bruit m’interpelle. Je me retourne et tombe sur une jeune femme brune. C’est la vraie, la tellement forte Saurina qui continues.
- Toi ! Vas t’en, ça n’est pas pour les enfants ici !

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- Ça se voit que tu ne me connais pas, sinon tu me donnerais pas d'ordre

Je la regardais avec un sourire narquois et moqueur. Qui pensait-elle effrayer ? Sûre que ça aurait été l’autre moi, oui, elle aurait eu peur, mais elle ne lui aurait surement pas parlé de cette manière. J’étais en train de risquer ma vie, notre corps et je ne voulais pas. Les autres ne pouvait pas comprendre que je n’étais pas qu’un problème dans sa tête, j’avais mon propre caractère, j’avais mes propres desseins. Nous n’étions pas malade, juste deux personnes dans le même corps et la pauvre enfant se penser folle, instable. Nous l’étions, c’était un combat pour celle qui gagnerait le corps, mais je ne voulais pas avoir ce corps, pas toujours. De ses yeux, à Elle, je voyais tout, j’entendais tout et je pouvais agir en fonction.

- Je suis connue dans cette ville et je connais beaucoup de monde alors, je te conseille de changer de ton avec moi.

Elle continua à parler et je ne pus m’empêcher de rire.

- Et moi, je ne connais personne, c’est un fait. Je n’ai ni peur de toi, ni des autres, ni du reste.
Le regard de ce corps changea aussitôt et l’autre prit le relai.
- Ne l’écoutez pas… Elle… Je…
Que dire ? Que je suis malade, vampire, mais malade ? Que nous sommes deux et qu’Elle joue à me faire mal, à tout détruire tant dis que moi, je subis.
- Je m’appelle Saurina. Ne nous faites pas de mal…
« Nous », elle allait me prendre pour une cinglé, même si c’est ce que j’étais. Je passais ma main sur ma bouche, pour enlever le sang qu’il restait. Je regardais cette main, horrifiée.
- Elle l’a tué ? Je ne voulais pas ça ! Je ne voulais pas qu’elle meurt ! Pas comme les autres…
J’étais la plus fragile des deux et j’avais une chance sur deux pour que cette femme brune ne me fasse pas d’autres soucis.

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Je voyais la jeune femme me regardait étrangement. Elle devait comprendre que quelque chose clochait avec moi et la honte, une fois de plus s’abattrait sur moi. C’est assez humiliant, en tant que femme, en tant qu’humaine d’être malade, mais en tant que vampire ? Cette femme avait de l’aplomb et moi j’étais ridicule.  J’avais dit « nous », maintenant, elle me questionnait, qu’est-ce que je devais faire ? Katherina Petrova ? J’avais déjà entendu parler d’elle, mais où, quand, comment, je n’en vais aucune idée. C’est ça le souci avec moi, j’ai une mémoire qui fait que je ne peux me souvenir de beaucoup de chose. Je ne me souviens de plus rien et elle, avait l’air d’en faire partie.
- C'est toi qui l'as tué. Il y a que nous deux, ici.
- Non ! C’est faux ! Je ne l’ai pas tué ! Je n’ai jamais tué ! C’est elle, pas moi !
Les larmes montèrent à mes yeux, puis, un regard sur le cadavre et l’autre revenait à la surface.
- Pauvre enfant. Elle ne comprend pas ce qui lui arrive. C’est triste ? Non ?
Je retournais mon regard vers la belle Petrova et fit quelques pas en avant, jusqu’à me retrouver devant elle.
- Dis-moi ma jolie, à part faire peur, tu sais faire quelque chose d’autre ?
Je rapprochais mon visage du sien. Je n’avais pas peur, loin de là, je voulais m’amuser. M’amuser de Katherina, m’amuser d’Elle, de mon autre moi. Je perdais en crédibilité, j’en avais conscience. Un coup j’étais paumée, l’autre trop sûre de moi. A coup je « nous », « d’elle », elle devait me prendre pour une folle, mais je l’étais et l’assumer. Je l’assume beaucoup plus que l’autre.



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Des maux de crâne, comment je pouvais avoir mal aux cranes sans personne, à part celle brunette. Elle ne faisait rien contre moi, je le savais, je le sentais, mais pourtant, je ne pouvais rien y faire. Une douleur constante, dans un cerveau inconstant. La vampire brune me regardait avec cet air qu’on toutes les personnes quand ils savent. Généralement, nos deux personnalités ne varient pas autant. Une journée, deux jours sans qu’elle et moi ne se disputent, mais aujourd’hui, à cet instant, c’était trop inconstant. Même moi, nous, ne comprenions pas.
Je lui avais parlé et elle me posa la question. Qui « elle » ? Pourtant, elle l’avait vu. Elle avait compris rapidement, comme les autres. Elle me prenait pour une folle, comme les autres. C’était notre lot quotidien, le regard des autres, le jugement. Qui pouvait leur en vouloir ?
- L’autre moi. Elle. Moi. Nous ne sommes qu’une. Qu’elle le veuille ou non. Que je le veuille où non.
Son sourire me décevait, m’énervait, me titillait. Elle était du genre hautain. Comme si elle était capable de tout. Ça ne m’effrayait pour autant. Moi, je ne m’effrayais pas, je n’avais pas d’émotion, aucune, alors qu’Elle, l’autre moi, avait tout ce que j’avais éteint. Ça avait toujours été comme ça, elle la douce, moi le monstre et ö combien j’aimais ça !
Elle m’avoua passait son temps à faire peur aux autres, je pouvais la comprendre, pourtant, elle cachait quelque chose, je le sentais. Je n’allais pas l’attaquer de front, je le saurais un jour où l’autre.
- C’est une chose que nous avons en commun. Pas elle. Elle, Elle n’aime pas faire mal, elle n’a jamais tué. C’est inoui à quel point c’est une mauviette.
Je m’approchais d’elle, soulevant une mèche de ses doux cheveux, avec un regard malsain.
- Qui es-tu, Katerina Petrova ?

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C’est que ça n’est pas entendre un seul corps se battre avec les mots, usant de terme indiquant une maladie mentale…Avec tout ça on perd de la crédibilité. Elle semblait néfaste, pourtant, quand je l’approchais, quand je la touchais, elle ne fit rien. Elle ne recula pas, elle ne semblait pas énervée, elle ne semblait pas vouloir me tuer, elle semblait… Indescriptible et son visage d’angelo ténébreux me donner des idées tordues.
- Oui, j'adore tuer moi. Si tu savais le nombre de fois que j'ai fais ça. A par ça, je fais pas grand chose de ma vie, j'aime sentir la peur dans les yeux des gens.
L’entendre me dire ça me donna d’autres idées. Néanmoins, j’hésitais à profiter du corps de la vampire en face de moi. Ne pas savoir sa réaction pourrait me couter la vie. Elle se rapprocha de moi et je profitais pour regarder son corps de déesse. J’aimais qu’elle ne sente pas la peur chez moi, malheureusement, c’est l’autre qui entendu ses paroles.
La plus douce des deux reprit le dessus et quand je l’entendis parler, la méchanceté de ses paroles, j’eus peur. Je fis quelques pas en arrière, puis encore d’autres. Je voulais m’éloigner d’elle, de ce qu’elle pouvait me faire. Je ne savais pas ce que l’autre avait dit, je ne voulais pas savoir si c’était maintenant, encore, que ma vie était en danger parce que l’autre avait encore foiré.
- Ne me faites rien. Je ne sais pas ce qu’elle a dit… Mais je ne suis pas elle !
Les larmes se perlaient dans mes yeux. Non pas que j’avais peur, mais j’étais à bout de nerf. C’était trop compliqué de vivre de cette manière. Ca n’était même pas vivre. C’était survivre dans un monde qui n’était pas le mien, qui n’était pas le nôtre.

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Je voulais être différente. Je voulais être forte quand c’était moi et je ne voulais pas qu’elle tue, l’autre personnalité. Je n’arrivais pas à me faire forte, à me contrôler, à vivre plus ou moins naturellement. C’était un fardeau que de vivre ainsi. Alors que je pensais l’attendrir, me voir dans cet état le fit sourire. Un sourire qui me fit froid dans le dos. J’étais comme pétrifiée sur place et lorsqu’elle s’approche de moi, me caressa le visage, je compris qu’elle était plus comme Elle et non pas comme moi. Un frisson me parcouru l’échine lorsque sa voix résonna dans ma tête. Elle me faisait peur. Si je lui casse les pieds ? Non, mais ça va, je ne suis pas une enfant tout de même ! J’ai toujours mal vécut ma condition vampirique, mais tout de même, je ne suis pas si faible ! La suite de ses paroles me surpris. Elle voulait m’aider ? Aider moi et pas Elle ? D’une certaine manière, j’aurais pu accepter, j’aurais pu être plus forte, mais je ne voulais tuer personne ! Je fis un pas et j’enlevais sa main sur mon visage.
- Je ne suis pas comme et comme Elle ! Je ne veux tuer personne ! Vous n’avez pas de cœur, vous n’avez rien pour vous !
Je me redressais, comme si ses paroles m’avaient donnés un courage dont je ne pensais pas être capable. Pourtant, la peur me tiraillait et je n’aimais pas ça. Je voulais être une femme ordinaire. Vampire, certes, mais je ne voulais pas être une enfant apeurée.
- Ce que je veux… Je ne veux pas de ce que tu m’offres. Je veux être forte, je ne veux pas être un monstre sans cœur qui tue pour le plaisir.
J’étais de ces vampires qui ont un cœur, une âme. Qui veulent vivre normalement, le plus humainement possible sans être un tueur. J’étais faible, sans doute, la faiblesse d’un cœur et non d’une haine mais que pouvais-je faire d’autre ? J’aimais ça.