La nuit fraiche et belle. La lune, douce et solitaire. La plus douce de nous n’est pas aujourd’hui. Je ne sais si elle s’affaiblit, je ne sais pas, mais j’ai le dessus. Du moins, je suis juste là. A la différence de mon autre moi, j’aime ne porter que peu de vêtements. Sexy, facile, c’est tout moi.  Le vent me caresse la peau, me caresse les jambes, le caresse le visage et fait voler mes cheveux. Je ferme les yeux et écoute le bruit de la forêt dans le calme de la nuit. Une robe pull, qui s’arrête à mes fesses, des ballerines et c’est tout. Sans doute que ça n’est pas des plus sexy, mais je n’aime pas le contact des vêtements sur ma peau. Si c’était possible, je passerais mon temps nue, ou presque.
Je marche dans la forêt, dans l’attente de trouver une victime. Des incohérents, des stupides, des campeurs, des insectes humains que je vais simplement et clairement, vider de leurs sangs. Je parcours la forêt de longues minutes, quand enfin, je trouve quelqu’un. Un homme, d’une trentaine d’année, autour d’un feu. Je le regarde de loin, trouvant une excuse pour le rejoindre. Finalement, je décide d’y aller franco et de voir ce qu’il se passe. Dans cette tenue, il me voit, il accourt, pensant que je suis somnambule, pensant beaucoup de chose, mais la réalité. Je l’écoute me posais trop de questions qui m’assomment et m’ennuie. Je le prends avec violence par la nuque, le colle sur mon corps et sans préambule, je le croque avec avidité.
Son sang éclabousse ma robe blanche. Je le lâche sans un dernier regard, il est mort, il est à mes pieds et j’aime ça. Je sang le délicieux nectar couler sur mes lèvres, mon cou, j’aime ça. Je prends ma route et je sens, j’entends quelqu’un approcher. L’odeur du sang a-t-il appelé un de mes congénères ? Je continue, je m’en moque.
Finalement, au bout de quelques minutes, je vois une silhouette devant moi. Mes yeux de vampire ne me trompent pas. C’est lui. Damon. Un amant, un fabuleux amant. Un sourire se dessine sur mes lèvres et ma langue passe sur celles-ci, récoltant encore un peu de sang. Mon visage rouge de sang le regarde avec cet air lubrique. Le voir, ce soir, dans la forêt me donne des idées.
- Bonsoir Damon. C’est un plaisir de voir ce corps de rêve devant moi.

L’entendre prononcer notre prénom me fit frissonner. Sa voix si sexy et suave… C’est dommage que l’autre moi ne puisse pas gouter à cet homme. Peut m’importe, je le ferais pour deux ! S’il me faisait toujours autant d’effet ? Je me mordis la lèvre et lui fit un clin d’œil charmeur pour confirmer ses dires. Il avança vers moi, je ne bougeais pas pour autant.
- Ce déchet ? Mort depuis un moment. Par contre, j’ai d’autres côté à te montrer si tu le désires !
J’éclatais d’un petit rire cristallin en le regardant venir vers moi. Je reste stoïque, je le laisse venir vers moi. Je le désire et je sais qu’il me désire. Je sens le frottement de ses vêtements sur ma robe, mes envies s’amplifient. J’imagine son corps, je me souviens de son corps, du gout, du toucher. Je me souviens que de mes amants, il était l’un des meilleurs. Un délice. Un régal pour les yeux, pour les sens et pour le reste. Il me touche, pour récolter du sang et je le vois, littéralement tenter de m’exciter un peu plus. Son regard, son geste. Ça me fait sourire d’autant plus. Il me tente et je ne sais jamais résister à la tentation.
- Pourquoi aurais-je dû être gentille ? Ça n’est qu’une poche de sang.
Il se recule et je fais une petite moue déçu. Pourquoi s’éloigné alors que mon corps est un aimant pour lui ? Je lève les yeux aux ciels lorsqu’il commence les banalités. Je n’aime pas les blablas inutiles. Surtout quand on sait comment ça va finir avec lui.
- Tu parles trop. Tu veux savoir ce que je fais ?
Je me mords la lèvre avant de le pousser violement contre un arbre. Sans faire mal, juste pour commencer à s’amuser. Je pose mes lèvres sur les siennes, l’embrassant avec passion, fouge et une certaine violence. Je lui mords la lèvre, sans la faire saigner et je me recule de quelques pas, en rigolant.
- Ça me parait pas mal comme programme ? Enfin, si tu as d’autres choses à faire, ou si tu préfères parler… Au revoir.
Je lui adressais un autre clin d’œil, tourne le dos puis après un signe de main, je commence à faire mine de partir. J’espérais l’avoir fait entrer dans mon jeu. Avoir titillé sa fierté car après avoir gouté à ses lèvres, j’étais simplement partie. Je pouffais de rire comme toute réponse.

Pas d’attaches, pas de sentiment, que du plaisir. C’est une promesse avec cette facette de moi. L’autre, qui a peur de son ombre aurait du mal, mais elle serait la partie complémentaire. En même temps, nous sommes des parties du même être, alors oui, nous sommes complémentaires.
Le Damon qui est en face de moi me montre que quelque chose le tracasse, mais si j’étais du genre à poser des questions, ça se saurait. Je préfère de loin goutter à son corps, aux délices qu’il peut m’offrir qu’aux balivernes qu’il me fera écouter. Je n’ai le temps de faire que quelques pas que je me retrouve contre un mur. Je sens le corps de Damon près à ne faire qu’un avec moi. Je le sens…très bien. Sa voix susurrante de promesses d’un plaisir intense me fait frissonner. Oh Damon, je te retrouve ! Je sens sa main parcourir mon corps et je me mords la lèvre comme toute réponse. Je n’eu pas le temps de le faire bien longtemps car ses lèvres reviennent chercher les miennes. Son attitude de bête me plait. Sa voix retentit à nouveau et je plisse les yeux. C’est tentant de faire tout ce que je veux de lui. Je nous fais changer de sens, je reprends le dessus et avant de venir rechercher ses lèvres, je lui enlève son haut pour ainsi, me montrer son corps parfait. Je le regarde quelques secondes, me mordant à nouveau la lèvre. Diantre qu’il est à tomber. Je me rapproche de lui, mes lèvres près des siennes, sans pour autant les toucher. Je glisse ma langue sur son coup, doucement, sensuellement. Je veux me rappeler et profiter du gout sucré de sa peau. Une de mes mains descend le long de son torse, avec des petits mouvements. Mon ongle joue avec sa peau sans pour autant être tranchant, je veux faire monter la tension, je veux qu’il explose et que là, maintenant, tout de suite, on reprenne comme avant. Mon ongle fini par arriver à la barrière que reprendre son pantalon et sa ceinture. Je plante mes yeux dans les siens, joueuse. Ma main commence à enlever sa ceinture et au lieu de d’enlever ce qui me gêne, je commence à faire jouer mes doigts sur ce qui fait de lui un homme.
- Moi qui me demandais si je t’avais manqué…Je vois que oui.
Je lui adresse un clin d’œil et plaque ma main sur ce membre qui me donne envie, qui me fait imaginer tout un tas de chose, qui surtout, me rappelle que Damon est un amant parfait. Je commence à masser, doucement et je mordille doucement la nuque que m’offre Damon. Si j’ai envie d’y planter mes crocs ? C’est inévitable, mais pas tout de suite, bientôt. Je fini, une fois de plus par me reculer, mes yeux parlant pour moi, je ne suis pas, je joue. Lentement, avec des gestes contrôlés, je commence à enlever ma robe pull. Je prends un temps presque insultant pour ma condition, puis, je le regarde et je lui fais un geste du doigt pour approcher vers moi alors que je suis, totalement nue devant lui. Eh bien oui, quand je dis que je n’aime pas les vêtements, ça compte aussi pour les sous-vêtement.
- Tu comptes seulement regarder ?

Je vois dans son sourire, dans son regard que rien ne change. Il s’approche quand je lui intime de venir. Je sens ses mains sur mon corps, je sens son envie lorsqu’il s’approche de moi. Sa voix suave soufflant à mon oreille l’effet que je lui fais. Beau parleur, il l’a toujours été. Ses doigts parcourant mon corps me donne une furieuse envie de lui. Je le veux encore plus que jamais. Il se déshabille, il se frotte, il m’excite. Il me touche il m’enivre. Je sens ses lèvres sur moi, je sens que je craque de plus en plus. Je le veux et clairement, là, maintenant, je l’aurais.
Sans préambule, sans douceur aucune, je le fais tomber par terre, sur le sol. Je me retrouve sur lui, mes lèvres viennent chercher les siennes. Un baiser profond, langoureux et violent. Mes dents craquèlent ses lèvres et j’en profite pour recevoir ce liquide rouge qui me donne tant envie. A la seconde même où, d’un coup de bassin maitrisé, nous ne faisons plus qu’un. Un râle de plaisir sort de mon être tandis que j’entreprends des va et viens rapide.
Ma bouche quitte la sienne. Son sang me donne une force supplémentaire. Je m’approche de son oreille et murmure lentement.
- Tu es devenu trop gentil avec le temps Damon. Je suis déçue.
Si je voulais toucher sa virilité ? Sa fierté ? Il était clair de oui. Il savait que ça n’était pas la douceur qui me caractérisait. L’autre peut-être, mais pas moi. Je me redresse et mes ongles griffent sa peau au sang. Je lui adresse un clin d’œil avant de reprendre mon jeu avec mes ongles. L’odeur de son sang est enivrante. J’accélère les mouvements en me cambrant un peu. Je n’arrivai pas à me rappeler la dernière fois que je l’avais vu. C’est un souci récurant avec ma « maladie ». Je n’ai pas de souvenir, que des brides de souvenir, des parcelles. Je sais le reconnaitre. Je sais l’identifier. Je sais que nous avons joué plus d’une fois ensemble. Malgré tout, je n’arrive pas à tout me remettre en tête.

Je sens ses mains sur mon corps, il m’empoigne et m’oblige à rester sur lui, à ne faire de nos corps qu’un seul et unique être. Je ne crois pas aux âmes sœurs, mais je pense qu’il est possible de tomber sur quelqu’un avec qui, ne faire qu’un n’est pas juste une belle formule. Avec lui, ça avait été simple, comme si, du premier regard, on s’était compris et on avait réussir à percer l’autre à jour. Il ne savait pas tout sur moi et je ne voulais pas lui dire, je n’avais jamais parlé avec lui, je n’avais jamais discuté de moi, il n’avait que peu discuté de lui. Nous deux, c’était bestial, c’était tout. Je sens ses lèvres sur ma peau, je le sens se durcir un peu plus, je le sens se tendre à mesure où je le domine. Je domine Damon… Un sourire se dessine sur mes lèvres, j’aime ça.
Mords moi, je sais combien tu aimes prendre mon sang, je sais quel effet il te fait. Alors fais le, mords moi !
Ses ridules typiquement vampirique se montre à moi, je sens ses ongles dans ma peau, il me donne l’autorisation. Je ne souris plus, je grimace.
- Tu sais que je n’aime pas les proies faciles.
Habituellement, je ne le dévore pas comme si je dévorais une victime lambda, mais cette fois-ci, ça sera différent. Mon visage lui renvoi son miroir, mon visage de vampire, mon visage de tueuse. Je le redresse avec force, il est assis, moi sur lui, je profite de tout son être avant une quelconque réponse, mes dents déchirent sa peau avec violence. Un râle de plaisir sort de mon être à mesure où je bois son délicieux nectar. Le sang de vampire… J’aime beaucoup ça ! J’adore ça même ! Le sang d’humain ne me rassasie pas autant que la puissante d’un vampire, encore plus quand ce vampire est âgée. Mes doigts dans son dos, je le griffe à sang, tout du long.
Pourtant, alors que ça pourrait être parfait, qu’une fois que ça serait fini, nos chemins se sépareraient, je me sentis partir. Ma tête se posa sur son épaule et avant qu’il ne réagisse, Elle, l’autre arriva.

Je relève la tête et plonge mon regard dans les yeux de cet homme. Je vois les morsures dans son cou, mais elles se referment déjà, je sens son sang, son odeur, je sens quelque chose dégouliner de ma peau. Une main sur mes lèvres, je perçois du sang. Je panique. Je me lève rapidement tout en reculant, horrifiée. Il est nu devant moi, je me regarde, je le suis aussi. Il est facile de comprendre ce qu’il se passe.
Je me cache mes parties et réprime un hurlement, pourtant, un son de ma bouche.
- Qu’est-ce que…
Je reprends ma robe au passage et me cache derrière un arbre pour la remettre et tomber sur le sol, la tête entre les mains.
- C’est pas vrai, c’est pas vrai…

Je m’étais mis à trembler alors que mon corps ressentait un grand bien fou. Nous venions de faire l’amour, mon corps avait atteint l’orgasme, je pouvais encore le sentir, pourtant, ma tête me disait de fuir. Du coin de l’œil, je l’avais vu se rhabiller à son tour et semblait perdu par mon attitude. Elle n’avait sûrement rien dit sur ce que nous étions, elle et moi. Je suis tremblante et les larmes peuplent mes yeux tant j’ai peur de ce que nous avions fait et de ce qu’il comptait me faire maintenant. Pourtant, contre tout attente, j’entendis mon prénom passait ses lèvres et son regard changea. Il semblait inquiet pour moi. Y avait-il eu plus que de sexe entre les deux ? Je me recroqueville par terre, tentant de me faire aussi petit que je peux, tentant qu’il m’oublie, qu’il comprenne qu’il faut qu’il parte, pourtant, il s’approche, main tendue comme s’il voulait me montrer que je ne craignais rien. Il prend ma main et je me laisse faire, une larme coulant sur ma joue. Sa voix se veut réconfortante et rassurante, ses gestes le sont tout autant, je ne bouge pas et il entrelace nos doigts.
- Qui…Etes-vous ?
Je me relève et lâche sa main pour croiser sur les miennes sur mon cœur. Je ne savais pas comment dire ce que j’étais réellement et je ne savais pas comment il pourrait prendre une telle-chose. Pourtant, je me sentais obligée de lui dire la vérité.
- Ecoutez… Je ne sais pas ce qu’elle vous a dit et depuis quand vous la connaissez mais… elle n’est pas moi…Enfin…Je sais c’est assez compliqué à comprendre…
Je m’éloigne de lui en usant de ma vitesse vampirique, assez pour avoir un espace assez conséquent ce qui me permet de le regarder de haut en bas. Il faut avouer que mon autre moi à beaucoup de gout. Cet homme est un ravissement pour les yeux. Son visage, fin et les traits dessiné, son torse musclé parfaitement et j’imagine bien qu’il doit être plutôt bon en privé étant donné mon état lorsque j’ai repris possession de mon corps. Il aura sûrement du remarquer que je ne perdais pas une goutte de ce que j’avais en face en moi, oubliant presque ma peur. Pourtant, elle est là, comme toujours.
- Je suis Saurina, la…vraie Saurina. Depuis ma naissance je souffre d’une maladie qui fait en sorte que mon corps soit possédé par deux êtres. Elle et moi. Et moi, je ne vous connais pas. Si vous êtes en bon terme, ce que j’ai cru comprendre, c’est que vous êtes comme elle.
Je détournais le regard un instant avant de reculer encore un petit peu. J’étais prête à partir si jamais j’étais en danger, j’aurais au moins ça.

Cette révélation le chamboule ce qui a le don de m’étonner. J’ai déjà possiblement raconté cette histoire assez souvent pour que personne n’ai cette réaction. Je venais de couper leur intimité, mais était-ce pour ça qu’il me regardait étrangement. Qui regardait-il de toute manière ? Elle ou moi ? Lorsque je lui ai dit que s’il était avec elle, sans doute était-il comme elle, je le fis tiquer. Il se présenta, ce qui me permit, dans un premier temps, de ne plus l’appeler « L’inconnu ». Il m’indiqua ne pas être mauvais et qui étais-je pour juger ? Je ne suis pas mauvaise, je suis perdue, mais pas mauvaise, alors qu’Elle... Des envies et des peines ? C’est ce qu’elle était pour lui ? Une envie simple ? Pourtant, il l’a connait, ça ne peut pas s’arrêter là. Mon attitude le…peine ? Dans l’idée, c’est moi qui devrais être chamboulée mais pas lui. La suite m’étonna et pas qu’un peu. Qu’il s’excuse d’avoir profité de mon corps, c’est un fait que j’apprécie, bien qu’étrange, mais la suite… Il aime cette femme, il aime Saurina ? Il aime l’autre ? Sans doute était-ce la première fois, que moi, j’éprouvais de la colère. Elle avait réussi à me pourrir la vie et à se faire aimer alors que moi, on me prend en pitié. Ma bouche s’ouvre un peu sous le choc de cette révélation. Tout ce brouille dans ma tête, mais je tiens bon, elle ne reviendra pas. Il continue et je ne veux pas le couper. Il l’a connait bien, depuis longtemps. Ils se sont quittés et il le regrette ? Pourquoi elle et pas moi ?! Usant de ma vitesse vampirique je me retrouve devant lui, mes mains sur ses épaules pour l’empêcher de continuer. Je n’ai jamais su calmer ma colère, je n’ai jamais été en colère… Pourtant, j’éprouve aussi une forte pointe de jalousie ainsi que de la peine. Je le regarde, droit dans les yeux, première fois que je soutiens réellement le regard d’un autre et dieu qu’il est beau. Ses yeux…Je comprends Saurina, je comprends mon autre moi.
- Attendez… Vous l’aimez ?
Je le lâche, la tête basse. La jalousie me bousille de l’intérieur. Pourquoi elle ? Elle est incapable d’aimer, incapable de se poser, elle ne veut pas d’une vraie vie alors que moi, je l’ai toujours souhaité. Un peu plus loin de nous, une odeur de sang me monte au nez. Mon visage se tourne vers cette odeur, il se vampirise et un grognement passe mes lèvres. Instinctivement, ne sachant pas réellement chasser et faisant en sorte que ça soit toujours Elle qui chasse, je me mets derrière Damon, lui attrapant le bras par la suite. J’ai soif, c’est étrange parce que je sais que je n’ai pas soif, mais cet odeur de sang… Pourtant, je n’ose pas et la peur m’empêche de bouger. Je ne suis pas une jeune vampire, pourtant, moi, je n’y arrive pas. Mes doigts forment un étau impossible pour lui de s’échapper de mon emprise, il le sait, mon corps s’est nourrit de lui il y a peu, je suis plus forte, mais pourtant, j’ai tellement envie de sentir du sang. Je jette un regard gêné sur Damon une fois que l’odeur s’atténue. Qu’est-ce que je vais lui dire ? Qu’elle est forte et que je suis faible ? Qu’elle est une vraie vampire et moi une pâle copie qui peine à se nourrir ?

L’entendre me dire qu’il l’a réellement aimé me peine. Comment peut-elle se faire aimer alors que moi, non ? « Fou amoureux ». Mon regard se baisse, suivit par ma tête. S’il peut aimer, c’est qu’il n’est pas comme elle, elle, elle n’a pas d’humanité, lui, si, alors pourquoi l’aimer elle ? Et pourquoi je n’ai jamais su qu’il existait ? Le savoir amoureux d’une autre m’embête. J’aurais aimé qu’il ai une préférence pour moi, qu’il apprenne à me connaitre, qu’il aime ce que je suis, pas l’autre moi et encore moins, qu’il fricote avec une autre, avec une humaine de surcroit. Je ne peux pas dire avoir des sentiments pour lui, je ne le connais pas, mais je sais que Saurina ne s’attache à personne, peut-être qu’au final, elle avait eu la faiblesse de le vouloir sans lui dire. Le contact de sa main, alors que j’avais besoin d’aide me fit plaisir. C’était assez rare que quelqu’un tente de prendre soin de moi ou faire preuve de gentillesse de cette manière, surtout qu’il venait d’apprendre que j’existais. Que devait-il penser de moi ? Une vampire à double personnalité qui a peur de l’odeur d’un humain ? Je devais être la honte et la pire des vampires. Il repose son regard sur moi, son beau regard sur moi et je reste impassible, surtout face à ses paroles. Comment lui expliquer que je suis la « propriétaire » de ce corps et lui expliquer pourquoi je ne viens pas « plus souvent ». Comment lui expliquer qu’il ne m’avait jamais vu alors que moi-même, je ne savais pas.
- On ne peut pas dire que je viens plus souvent ou moins souvent. Ca dépend de beaucoup de chose, en fait, en toute sincérité, je ne sais pas…
Je fuis son regard quelques instant avant de le regarder à nouveau, prenant une voix des plus douces, très différente de l’autre Saurina.
- Je suis vraiment désolée Damon… De ce qu’elle t’a fait vivre, de ses mensonges, de son attitude. De nous deux, tu as sans doute choisi la mauvaise…
Je levais ma main, je voulais la mettre sur son visage, mais je n’avais pas le courage, je n’osais pas imaginer la trahison qu’il devait ressentir et le dégout à mon égard, car elle et moi, nous avons le même corps… Ma main se laissa retombais le long de mon corps et je détournais à nouveau le regard.
- Je pense que je devrais te laisser…Ca n’est pas facile à digérer et moi, je ne sais pas… Je pense que je devrais y aller…
Je ne savais pas si réellement je voulais partir ou non, mais c’était la meilleure des choses à faire. Je voulais peut-être le revoir, oui, sûrement, mais pas pour le moment. Il voudrait sûrement en savoir plus sur qui j’étais, sur son histoire à elle et à moi, mais je voulais faire en sorte que la pilule passe avec du temps. Je ne sais pas ce qui me prit, habituellement fragile, je savais qu’il avait été éprouvé ce soir, alors, je m’approchais de lui et déposer mes lèvres sur sa joue. Un léger sourire, un petit signe de la main et je décidais de partir. Lentement, je pris la direction de la foret, de mon hôtel.